Bravade de Saint-Tropez 2025 : reportage final à la Chapelle Sainte-Anne

543 photos. Un matin suspendu. Et peut-être le moment le plus bouleversant de mon reportage 2025.

 

Ce dimanche 18 mai 2025, j’ai vécu un privilège que j’attendais depuis longtemps:

assister à la messe du dernier jour de la Bravade à la Chapelle Sainte-Anne.

Chaque année, mes engagements professionnels m’en empêchaient.

Mais cette fois-ci, j’y étais.

Enfin.

Et quelle édition !

La Chapelle venait tout juste d’être restaurée.

Sa beauté retrouvée rivalisait avec la vue vertigineuse sur Saint-Tropez.

 

Je connais bien cet endroit. Je m’y rends souvent. J’y puise calme, énergie et silence.

Mais ce jour-là, il s’est passé autre chose. Quelque chose de fort. D’inoubliable.

 

Un mélange de ferveur populaire, de traditions préservées, et d’amour transmis.

Le cœur ouvert dès l’aube

Je me suis levée très tôt.

La veille, j’avais couvert la Bravade jusqu’à tard, et malgré la fatigue, j’ai préparé un gâteau pour notre pique-nique du lendemain.

Au petit matin, j’ai récupéré du pain frais à la boulangerie, puis retrouvé mes amis devant la chapelle du couvent pour prendre la navette mise à disposition par la Ville. Une excellente initiative, car la chapelle Sainte-Anne a un parking minuscule vite saturé les jours de Bravade.

L’ambiance était déjà électrique, pleine de douceur et d’anticipation.

Chacun installait sa nappe, sa couverture, son bouffadou dans les herbes autour de la chapelle. Les rires, les retrouvailles, les échanges simples… on sentait que quelque chose de grand se préparait.

Puis les Bravadeurs sont arrivés. Tous les corps. Le son des fifres et des tambours s’élevait.

J’ai trouvé un point stratégique pour les accueillir avec mon objectif.

Et la messe a commencé.

Dans une chapelle comble, guidée par le père Marc de Laparre, notre ancien curé si aimé des Tropéziens, qui revient chaque année, célébrer ce moment.Ce fut fort. Spirituel. Intense.

Un moment qui restera à jamais dans ma mémoire.

La Bravade comme lien, comme résistance

Mon cousin, son épouse, et leurs enfants
Mon cousin, son épouse, et leurs enfants

Ce jour-là, j’ai ressenti plus que la tradition: la communion.

C’était pour moi l’occasion de retrouver mon cousin, sa jolie famille, mon meilleur ami Laurent, des clients devenus des amis, mes anciennes copines d’école avec leurs enfants.

Les voir transmettre à leurs enfants les valeurs de respect, de culture, de tradition, sous le regard bienveillant de notre Saint Patron… ça me bouleverse.

Et je suis fière, si fière, de pouvoir graver leur histoire en images.

C’est pour eux, aussi, que je fais ce métier.

Mon amie Caroline et ses enfants
Mon amie Caroline et ses enfants

Mais ce qui m’a le plus frappée, c’est l’énergie collective.

La Bravade réunit les Tropéziens, oui… mais elle attire aussi des touristes français, étrangers, des curieux, des amoureux de l’histoire, et même des influenceuses venues de loin.

Et tous, ce jour-là, étaient à l’unisson.

Il y avait de la joie, de la paix, de l’unité.

Quand la messe fut terminée et que chacun avait partagé son pique-nique, les Bravades ont commencé leur descente vers le village.

Je me suis retournée un instant, saisissant quelques photos de cette immense marée humaine colorée, avançant d’un pas commun dans une ambiance fraternelle et paisible.

Dans un monde où les discours politiques visent à diviser, Saint-Tropez résiste.

Et moi, je photographie pour préserver. Pour transmettre. Pour dire : “nous étions là.”

Ces images sont des témoins silencieux. De notre beauté, de notre fierté, de notre France authentique.

Le retour, le frisson, l’écho

Sur le chemin du retour, les Bravadeurs s’arrêtent dans chaque chapelle.

Et là, quelque chose de mystique se produit.

Les fifres. Les tambours.

Leur musique résonne dans les voûtes anciennes, rebondit sur les pierres, se mêle aux voix qui chantent ou se taisent.

J’ai les larmes aux yeux. Les frissons dans le dos.

Chaque année, ce moment m’ébranle profondément.

Je suis hypersensible, et ces instants d’intensité spirituelle me bouleversent.

Je filme un peu, juste de quoi envoyer à mon papa, qui vit dans un autre département. Et quand il me remercie, je sens à travers ses mots toute l’émotion de ses souvenirs d’enfance, comme s’il y était encore.

Je suis photographe. Mais je suis aussi et surtout Tropézienne.

Chaque année, je reçois des dizaines de messages, d’emails, de remerciements. Et cette année encore, notre maire, Sylvie Siri, a trouvé mon reportage "formidable". Ses mots m’ont touchée. Non pas parce que j’en avais besoin.

Mais parce qu’ils viennent confirmer ce que je ressens : une mission. Une évidence.

 

Je photographie avec mon cœur...

J’offre ces images à mon village, à vous tous.

 

Parce qu’au fond, je fais ça pour nous. Pour que Saint-Tropez se souvienne.

Pour que notre Bravade continue de battre. Fort. Ensemble.

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